Les pillow-lavas forment des boules de roche vert foncé, sans minéraux visibles à l’œil nu. Leur forme particulière est soulignée sur la pointe nord de Lostmarc’h (Crozon) par une roche blanc-gris qui les entoure. La pointe sud présente quant à elle la même roche verdâtre, mais fragmentée.
C’est la datation des microfossiles (conodontes) retrouvés dans la matrice calcaire qui a permis de déterminer l’âge de cet épisode volcanique basaltique.
Mode de formation
Plongeons sous une mer peu profonde (~100 m de profondeur d’eau), il y a 448 millions d’années à l’Ordovicien. Une fissure volcanique s’est ouverte sur le fond et de la lave s’en échappe !
Au contact de l’eau, une fine pellicule de verre souple et solide se forme (1). La lave émise fait gonfler cette pellicule comme un ballon (2). Les boules et les tubes de lave s’empilent alors sur un fond marin composé d’une boue calcaire encore meuble (3 & 4). Parfois, ces laves éclatent et les débris se déposent sous la forme de brèches.
Origine du magma
Le magmatisme de l’ordovicien affecte toute une zone suivant une diagonale allant de Dinéault au nord-ouest jusqu’à la pointe de Lostmarc’h, située sur la façade ouest de la presqu’île de Crozon. Les minéraux et éléments chimiques contenus dans ces laves suggèrent qu’elles se sont mises en place dans un contexte d’extension (ouverture) d’une croûte continentale.
Où observer cette roche ?
Les pillow-lavas et les brèches volcaniques affleurent idéalement à la pointe de Lostmarc’h en presqu’île de Crozon. Attention, les affleurements de la pointe sont à flanc de falaise.
On peut les observer également en baie de Douarnenez à Rozan (dans une ancienne carrière proche du four à chaux du même nom).
Le saviez-vous ?
À l’échelle de la France, il est rare d’observer de telles laves. On en trouve de célèbres dans le massif du Chenaillet (Alpes) qui témoignent de l’époque où un océan s’y ouvrait, bien avant la formation de la chaîne de montagnes des Alpes.