La pierre est partout en Armorique
Les nombreux vestiges archéologiques témoignent de l’usage de la pierre en Armorique depuis des millénaires. Souvent monumentaux, ils font appel à l’imaginaire collectif sur cette terre de menhirs et de légendes. La manifestation la plus originale revient aux tablettes de schistes gravées, découvertes au rocher de l’Impératrice à Plougastel-Daoulas.
Datées à -14 500 ans, elles constituent les plus anciennes traces d’art préhistorique en Bretagne. La richesse archéologique du Geopark s’illustre également par les alignements mégalithiques de Lagatjar, édifiés il y a 4 500 ans à proximité de la pointe de Pen Hir, à Camaret-sur-Mer.
Une identité minérale
De la même manière, le bâti religieux, églises, chapelles ou calvaires, abonde en Bretagne armoricaine. Il constitue un marqueur fort du territoire et de son histoire géologique. Qu’il soit civil, religieux ou militaire, le patrimoine architectural reflète dans chaque édifice cette diversité géologique. L’utilisation de la pierre de Logonna ou de la kersantite en rade de Brest, du grès armoricain sur le cap de la Chèvre, du granite et de l’ardoise des monts d’Arrée en sont quelques exemples.
Un patrimoine immatériel issu de la géologie
Contes et légendes bretonnes
De nombreuses légendes trouvent leur origine dans l’ambiance minérale et les paysages emblématiques du territoire.
Selon celles rapportées par Anatole Le Braz (1859-1926), les marais du Yeun Elez, au pied de la Montagne Saint Michel, sont les portes de l’Enfer, lieu de sommeil de l’Ankou, sombre personnage errant à la recherche des âmes des Bretons dont l’heure de la fin a sonné.
Une autre légende veut que le géant Gargantua se soit vengé du maigre repas que lui avaient offert les habitants d’Huelgoat en leur lançant, depuis le nord du Finistère, d’énormes galets polis par la mer, donnant ainsi naissance au chaos de Huelgoat.
Les paysages armoricains, source d’inspiration
De nombreux artistes de renom, impressionnistes comme Eugène Boudin (1824-1898) et surtout post-impressionnistes, ont trouvé leur inspiration dans les paysages géologiques de l’Armorique. Les peintres ont ainsi joué un rôle dans l’affirmation du territoire comme centre touristique et pittoresque.
Citons en particulier deux d’entre eux, Paul Sérusier (1864-1927), proche de Paul Gauguin (1848-1903) et membre des Nabis, qui a peint à Huelgoat et à Châteauneuf-du-Faou, ou encore Charles Cottet (1863-1925), proche de Lucien Simon (1861-1945) et membre de la bande noire, qui a peint à Camaret-sur-Mer, villégiature estivale des artistes en quête d’authentique.
L’histoire de la sculpture occupe également une place maîtresse, illustrée par le travail de Roland Doré (1618-1660), architecte et sculpteur du roi, à qui l’on doit la réalisation de 240 œuvres à la gloire de la ville de Landerneau, principal foyer de taille de la kersantite.